Ôde à la Femme
Ôde à la Femme
POÉSIE
Toi qui survivras
Révèle-nous ton mystère
que peut-être Toi-même tu ignores
sinon le mystère ne serait pas
N'est-ce pas que le printemps est empli d'oiseaux
dont l'appel se perd au loin
Que l'été nous écrase de son incandescence
dont la senteur nous poigne jusqu'aux larmes
Que l'automne nous laisse désemparés
par son trop-plein de couleurs, de saveurs
Que l'ultime saison rompt le cercle
Nous plongeant dans l'abîme
de l'inguérissable nostalgie
Mais en toi demeure le mystère
que peut-être toi-même tu ignores
En toi ce qui est perdu, ce qui est à venir;
Etang d'avant la pluie au furtif nuage
Colline après l'orage au contour plein
Ne nous délaisse pas Toi le féminin
Hormis ton sein quel lieu pour renaître?
Extrait de « Le livre du vide médian » (François Cheng , 2004)